Salut à tous,
D’après le site de la SNCF, l’Intercités qui relie Toulouse et Saint-Jean de Luz émet 1,8 kg de CO2.
Si j’intègre le trajet en métro qui m’a amené à la gare (grâce à ce site), je sais que mon émission de CO2 sur le trajet aller/retour qui me sépare de ma destination de vacances est de 3,6 kg.
Pour rappel, ma voiture a émis 86,6 kg de CO2 sur la même distance.
Soit 24 fois plus. Ou si on inverse la comparaison, on peut dire que ce voyage en train représente à peine 4,16% de mon voyage en voiture en termes d’émissions. Ah quand même, ça fait mal. Mais attendez… Je n’étais pas seul dans la voiture. Nous étions deux, avec ma copine.
Donc pour être plus juste, il faut diviser ma responsabilité par 2.
Et donc si j’avais pris le train, j’aurais été responsable de 12 fois moins d’émissions de CO2. Si nous avions été 3, le rapport aurait été de 8. Et si nous avions été 4, j’aurais “seulement” émis 6 fois moins de CO2.
Même si ce n’est pas révolutionnaire, ça permet de rappeler l’impact non-négligeable que peut avoir le covoiturage. Pour autant, même si on se déplace à 4 dans une voiture, on émet toujours 6 fois plus de CO2 que dans un train sur un voyage entre Toulouse et le Pays-Basque. Donc à relativiser.
Mais peu importe le covoiturage.
Car cet été, on l’a joué perso. Nous n’étions que 2 dans ma voiture. Le rapport à retenir est donc de 12 : nous avons émis 12 fois plus de CO2 que si nous avions pris le train entre Toulouse et Ciboure.
Mais ce n’est pas tout !
Si vous vous souvenez bien, j’ai largement utilisé ma voiture sur mes deux semaines de vacances. Entre mes sorties pour faire les courses et mes virées aux alentours, j’ai ajouté 220 km au compteur de ma Clio. Si j’étais venu en train, force est de constater que je n’aurais pas pu en faire autant.
Car un autre avantage du train, c’est qu’il contraint. Il nous force à un peu plus de sobriété dans nos déplacements : impossible d’aller dans une ville sans gare SNCF, et obligation de respecter des horaires fixes si on veut arriver à destination.
Ainsi, mes périples basques et landais auraient été largement différents.
J’aurais en effet dû trouver une solution pour faire mes courses à proximité, sans utiliser de voiture. J’aurais aussi dû être créatif pour trouver de bonnes frites pour l’anniversaire de J-C (celui qui s’occupe des illustrations du site, il était là lui aussi). Et comble de la sobriété, j’aurais dû respecter le calendrier des trains de Saint-Jean de Luz.
Dès lors, impossible de se rendre à Hossegor, car il n’y a pas de gare là-bas. Et je n’aurais eu aucune envie de m’embêter à chercher un moyen de rejoindre Hossegor depuis une autre gare. Ce qui déjà nous fait gagner 5,5 kg de CO2. Idem pour Espelette. 2,7 kg de CO2 gagnés, à nouveau.
Mais rassurons-nous, d’autres destinations sont desservies.
J’aurais donc pu me rendre à Bayonne pour 1,2 kg de CO2 (contre 2,7 kg en voiture). J’aurais aussi pu aller à Labenne, à Guéthary (j’y suis allé en réalité) ou à Hendaye. Ce qui laisse quand même un éventail assez large de possibilités.
Si bien qu’à la fin, on passe de 55,5 kg (111 divisé par 2) de CO2 émis par personne en voiture sur tout le voyage à seulement 4,8 kg. Soit 11,56 fois moins. Avec en prime l’apprentissage d’une vie plus lente, puisque la vie rapide et facile permise par la voiture est remplacée par une vie plus paresseuse et locale.
Ça, c’est le côté brillant de la médaille.
Si on se contente de le voir comme ça, on ne peut que faire la publicité du train comme moyen de transport idéal pour nos vacances. Mais ce n’est pas si simple. Il y a 3 raisons à ça :
Le train est à peu près toujours plus cher que la voiture. Pour mes vacances, j’ai déboursé 43€ de péages et 70€ de diesel. Soit 56,5€ par personne. Pendant la période estivale, c’est à peine de quoi s’acheter le billet aller pour rejoindre Saint-Jean de Luz depuis Toulouse.
Le train est à peu près toujours plus long que la voiture. Si je compte le temps porte à porte, le train met 5 heures à nous amener à Ciboure (5 minutes de marche, 5 minutes de métro, 15 minutes d’avance à la gare, 4h07 de train, 15 minutes de marche). En voiture, c’est fait en moins de 3h30.
On n’est pas tous égaux face au train. Car s’il n’y a pas de gare là où on habite, il faut bien s’y rendre d’une manière ou d’une autre. Et s’il n’y a pas de gare là où on compte aller, il faut là aussi trouver un moyen de s’y rendre. Sans compter qu’il n’y a pas toujours des lignes directes. Alors qu’en voiture, il suffit de rouler.
Sur ces 3 points, les deux premiers sont des freins relatifs.
Car le prix qu’on met dans un voyage et le temps qu’on y passe sont seulement l’affaire d’un choix personnel. C’est le même principe que quand on décide de payer plus cher une chemise de bonne qualité, ou qu’on accepte d’attendre longtemps pour voir enfin la Joconde.
Certains en sont capables, d’autres non. C’est à chacun de le décider.
En revanche, le troisième point est le plus difficile. Et c’est celui que l’on doit absolument régler si on souhaite réduire l’impact carbone de nos départs en avances. Car sans une réflexion profonde sur ce sujet, les solutions de transport plus responsables ne s’adressent qu’à une partie de la population.
Laissant l’autre partie livrée à elle-même.
En n’oubliant pas de l’accabler pour son manque de responsabilité écologique.
La mobilité, c’est donc un peu plus que concevoir chacun de son côté “le meilleur véhicule propre qui existe”. C’est travailler en commun pour apporter des solutions particulières aux besoins particuliers.
Il y a mille possibilités. François, l’un d’entre vous, a répondu au mail d’hier avec une idée : celle de proposer des services performants de mobilité individuelle dans les gares. Je sais que ça existe, mais entre nous, qui les a déjà utilisés ?
De cette manière, on peut imaginer faire le dernier kilomètre en voiture ou en moto en ayant fait le gros du trajet en train. Réduisant drastiquement les émissions de CO2.
En bref : oui, le train, c’est génial. Et dans la mesure du possible, il faut l’utiliser.
Mais le train en lui-même n’est pas suffisant. Il faut une vision un peu plus globale. Et puis si le train ne nous convient pas, il reste une solution : la voiture électrique.
On voit ça demain.
À demain,
Julien