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Salut à tous,
Il y a exactement 3 semaines, je vous annonçais avec beaucoup de fierté que les médias avaient parlé de la conférence de presse que nous étions censé organiser le 25 janvier en marge du Rallye Monte-Carlo.
À ce moment, et vous l’avez sans doute perçu, j’étais très enthousiaste.
Nous nous apprêtions à faire notre première sortie médiatique, et j’avais un très grand espoir dans cet événement. C’était la promesse d’un nouveau cycle avec Ambre, au cours duquel tous nos partenaires constateraient notre savoir-faire.
Car au cours de cette conférence de presse, nous étions supposés dévoiler le premier véhicule (une moto électrique) équipé du groupe motopropulseur que nous avons consciencieusement développé au cours des dernières années.
Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec ce jargon, le groupe motopropulseur est le cœur battant d’un véhicule électrique : il comporte en son sein la batterie, le moteur, les chargeurs embarqués, ainsi que tous les composants de pilotage de ce divers éléments.
Nous nous apprêtions donc à dévoiler ce travail de l’ombre qui nous a longtemps occupés et que nous destinons à équiper des milliers de véhicules électriques. En somme, nous nous préparions à dévoiler notre rêve.
Mais parfois, les rêves se cognent à la réalité cynique du terrain.
Et il faut croire que cette fois, nous en avons fait les frais. Cette newsletter hebdomadaire, qui n’était initialement pas destinée à traiter de ce sujet, va donc être consacrée au règlement de comptes qui nous a coûtés notre conférence de presse.
Car vous l’aurez deviné : nous avons été forcés d’annuler notre conférence de presse en marge du Rallye Monte-Carlo.
Si nous l’avons annulé, ce n’est pas pour les raisons que vous imaginez.
D’ailleurs, je vous propose un petit exercice : essayez d’imaginer la raison qui a pu nous amener à cette décision. Maintenant, prenez cette raison, et dites-vous que la vraie raison est à peu près 10 fois plus affligeante.
En résumé : nous avons été les victimes collatérales d’un règlement de comptes.
Oui, vous avez bien lu. Comme dans un film de mafia. Sauf que la balle perdue qui a ricoché malencontreusement vers nous n’est pas sortie du calibre 12 d’un tueur à gage de la Cosa Nostra.
Non, celui qui nous a asséné le vilain coup a beaucoup de moins de charisme. Et la raison pour laquelle il nous a révélé sa couardise est encore plus lamentable que le personnage lui-même.
Voilà le récit d’une minable pleutrerie.
L’opportunité de présenter notre travail au cours du Rallye Monte-Carlo m’a été offerte par celui qui a été mon encadrant technique pendant ma thèse. C’est un amoureux de rallyes, avec qui j’ai gardé de très bonnes relations.
L’an dernier, il a repris la compétition, après une très longue période d’inactivité en rallyes. Son objectif : courir au Rallye Monte-Carlo. Il faut dire qu’il est natif de la région et qu’il vit non loin de Gap. Le Rallye Monte-Carlo, pour lui, c’est donc le Graal.
Et une chose en amenant une autre, une fenêtre s’est ouverte à lui.
Il a trouvé une équipe, qui cherchait à la fois un copilote et un sponsors pour participer au Rallye Monte-Carlo. Bingo, mon ancien encadrant technique s’est dit que sa chance était venue.
Il est allé toqué à la porte de ses supérieurs dans son entreprise industrielle, en leur proposant un marché. Son idée était simple : son entreprise industrielle sponsorisait l’équipe contre un petit chèque, et lui devenait le copilote de la voiture.
Ni une ni deux, tout le monde était partant.
L’équipe de rallye avait réussi à boucler son budget en trouvant un copilote, l’entreprise industrielle renvoyait l’ascenseur à l’un de ses plus fidèles éléments, et mon ex-encadrant technique réalisait son rêve.
C’est à ce moment que j’entre dans la valse.
À ce moment, je rencontre le responsable de l’équipe de rallye. Un responsable si dithyrambique sur la pertinence de notre groupe motopropulseur qu’il propose d’organiser à un prix modique une conférence de presse pour dévoiler notre travail.
Car oui, ce responsable est aussi directeur d’agence de communication.
Voilà qui est un heureux hasard. Et voilà l’endroit où l’histoire aurait dû s’arrêter. Une histoire où chacun fait son travail, et où personne n’escroque personne. Une histoire où à la fin, l’honneur et la grandeur vainquent sur la petitesse et l’indignité.
Mais l’histoire ne s’est pas arrêtée ici. Elle a accouché d’un rebondissement que personne n’avait vu venir : mon ex-encadrant technique s’est vu dans l’incapacité de rouler en championnat du monde, l’empêchant de courir au Rallye Monte-Carlo.
Dépité, il a annoncé la nouvelle à l’équipe de rallye.
Et la mort dans l’âme, il leur a confié que ce faisant, le chèque de son entreprise industrielle ne serait pas déboursé. Car l’accord reposait sur un échange à l’amiable : l’entreprise paie, mon ex-encadrant participe à la course.
Si mon ex-encadrant ne participait pas, alors l’entreprise ne payait pas. C’était un gentleman agreement difficile, certes, mais qui était connu de toutes les parties cocnernées.
Sauf que le responsable de l’équipe ne l’a pas entendu de cette oreille.
Il s’est offusqué. “Je vous mets en demeure de payer !” a-t-il tonné, de sa voix nasillarde. Ce à quoi, mon ancien patron lui a répondu qu’il n’y avait aucun contrat de signé, autre qu’un serrage de main entre personnes fiables et dignes de confiance.
C’était mal connaître le fourbe.
Car non, il n’était pas digne de confiance. Et agacé de s’être vu privé d’un chèque qui lui promettait une semaine dans le plus grand luxe, il a cherché comment écorcher son nouvel ennemi. Et il nous a trouvés.
“Évidemment !” a-t-il dû grincer, “évidemment que je dois m’en prendre au petit, il ne peut rien contre ma démoniaque puissance, je vais simplement saboter sa conférence de presse.”
Sa résolution était prise.
À partir de cette date, il n’a plus donné de nouvelles. Ni par écrit, ni par oral. Ni à nous, ni à l’hôtel qui était censé accueillir la conférence de presse. Il a instauré un silence total.
Et il a réussi son coup. Car à cause de sa mutinerie sournoise, nous avons été forcés d’annuler cet événement qui marquait pourtant un tournant dans notre trajectoire. Il a réussi à abattre le protégé de son ennemi.
Enfin, c’est ce qu’il croit.
D’abord car son esprit lent n’a pas saisi qu’il s’en était pris à la mauvaise personne. Je saurai le lui prouver, lorsque le moment sera venu.
Mais surtout car ce n’est pas une simple annulation qui va nous toucher. Nous avons perdu quelques centaines d’euro dans l’opération, mais c’est à peu près tout ce que ça nous aura coûté.
Et des obstacles, nous en avons connu des bien pires que celui-là.
Sans difficulté, nous avons déjà rebondi. Car nous savons déjà que nous allons organiser en février un événement au cours duquel nous allons faire ce que nous étions censé faire à Monte-Carlo.
Et nous allons faire mieux que ce qui était initialement prévu. Car nous n’allons pas seulement inviter des journalistes. Nous allons vous inviter vous, qui êtes sincèrement intéressés par notre projet et qui êtes notre priorité numéro une.
L’intrigant ira se rhabiller, il vient de toute manière de se griller dans tout Monte-Carlo.
L’événement, donc, se déroulera à Toulouse, non loin de mon ancien laboratoire. Ça sera en février, à une date qui n’est pas encore fixée. Avant de la fixer, j’attends de m’accorder avec les disponibilités du lieu que j’ai en tête, et qui pourrait nous accueillir.
Mais j’attends aussi de savoir si vous, les abonnés de ma newsletter hebdomadaire, êtes intéressés par un tel événement. Sans vous engager, seriez-vous favorables à l’idée de vous déplacer pour voir la présentation de notre prototype ?
Je vous laisse répondre à ce sondage, pour que je puisse me faire une idée :
Et dans l’attente de lire vos réponses, je vous souhaite une très bonne fin de semaine.
En vous faisant une nouvelle promesse : nous ne laisserons pas cet antagoniste raté nous faire dévier d’un seul millimètre. Nous avons une industrie de la mobilité à bousculer, c’est déjà suffisant !
Bonne journée,
Julien
P.S. : Pour nous soutenir dans cette aventure, vous pouvez vous abonner au Club des Pionniers. Pour rappel, le Club des Pionniers est le bureau d’études ouvert que nous avons créé pour permettre à celles et ceux qui veulent s’impliquer plus que les autres et qui souhaitent nous aider à concevoir les meilleurs prototypes du marché.
Bonsoir
couple cette conférence de presse avec un événement linkedin que tu pourras diffuser en simultané (pas besoin d'un gros matos)
Accrochez Vous, ce n'est en effet que partie remise
Thierry Coulmain
On en parle en MP linkedin si tu veux
C'est quand même complètement fou cette histoire! Il fait lui aussi partie des gens dont je ne comprends pas l'existence, comme le politique que tu avais rencontré en réunion pour exposer ton projet.
Après, c'est vrai que c'est pas si grave.
Tu rentres un peu malgré toi dans les coulisses de la gestion de communication de l'entreprise.
il faut en tirer des leçons, c'est encore la meilleur chose à faire.
Je crois que ta réaction d'organiser un évènement médiatique est plutôt saine.
J'espère que des clubbeurs bien affutés en la matière sauront te conseiller.
En tout cas, c'est avec joie que je participerai à ta rencontre!
Tschuss!