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Ce rapport hebdomadaire est destiné aux 197 pionniers.
Salut à tous,
Nous avons passé nos vacances estivales ensemble avec Hans.
C’est une tradition que nous perpétuons depuis le lycée et que nous chérissons : elle nous permet de relâcher la pression que nous avons accumulée pendant toute l’année en ralentissant largement la cadence.
Cette fois encore, nous n’avons pas dérogé.
Et comme Hans habite en ce moment à Lisbonne — qui est une destination estivale réputée — nous nous sommes retrouvés là-bas.
Nous avons donc tout coupé, comme à notre habitude.
Mais comme nous sommes passionnés par la moto électrique que nous concevons, nous n’avons pas pu nous empêcher d’en parler constamment. Et inévitablement, Ambre a fini par devenir notre sujet de conversation majoritaire à la fin des vacances.
Face à l’imposante tour de Belém aussi bien qu’en plein cœur du sublime jardin de la fondation Gulbenkian, nous n’avions qu’un sujet à la bouche : notre moto électrique.
Ou plus précisément, nous parlions de l’année charnière qui nous attendait.
(Le fameux jardin de la fondation Gulbenkian.)
Cette année 2022/2023 est tout à la fois l’année de la finalisation de la preuve de concept, du recrutement des premiers membres de l’équipe, et de la conception de notre prototype industriel.
Alors plutôt que de déblatérer dans toutes les directions, nous avons décidé de rédiger une feuille de route pour cette année 2022/2023, afin de tenir nos objectifs.
Aujourd’hui, 2 mois se sont écoulés depuis la rédaction de cette feuille de route.
Octobre va bientôt se terminer, les arbres vont se couvrir de leur feuillage ambré et les grues cendrées se préparent à nous survoler en escadrons acérés. Autrement dit, l’automne s’installe.
Mais plus important que l’arrivée de l’automne, nous avons noté un jalon important dans la vie de notre entreprise à cette époque : le mois d’octobre doit accoucher d’un accord de recrutement avec notre premier ingénieur.
Y sommes-nous parvenus ?
Pas encore.
Mais octobre n’est pas fini. Et nous n’avons pas posé toutes les cartes de notre jeu.
3 mois à l’avance et des résultats mitigés
D’abord, commençons par poser le décor en répondant à une question : pourquoi est-il nécessaire de valider notre recrutement ce mois-ci ?
Eh bien pour une raison purement légale.
Dans la convention collective de la métallurgie, le préavis de démission est fixé à 3 mois pour la plupart des ingénieurs.
Si on débauche un ingénieur génial, on doit donc prévoir 3 mois de flottement entre sa démission et son arrivée chez Ambre.
Or pour satisfaire mon outrecuidance qui consiste à croire qu’on aura fini notre prototype industriel de moto électrique en décembre 2023, cet ingénieur devra venir nous prêter main forte dès que notre preuve de concept sera finalisée.
C’est-à-dire qu’idéalement, il devra poser ses valises chez Ambre en janvier 2023.
Il ne reste alors plus qu’à faire une simple soustraction : puisqu’on doit attendre 3 mois avant son arrivée en janvier, il faut que cet ingénieur pose sa démission (s’il y a lieu) en octobre.
Et pour qu’il pose sa démission, il faut d’abord que :
On l’ait trouvé ;
Et qu’on soit capables de le payer.
Depuis 2 mois, nous travaillons donc d’arrache-pied pour rassembler ces 2 conditions.
Et le moins qu’on puisse dire, c’est que nous y arrivons avec un succès inégal :
Nous avons validé sans aucune difficulté l’onglet du financement du salaire de cet ingénieur.
Par contre, nous avons pris une somme astronomique de râteaux de la part des ingénieurs que nous avons contactés.
C’est très étonnant. Car je me serais attendu au phénomène strictement inverse.
Je pensais que grâce à notre site internet extrêmement fouillé techniquement, nous allions attirer des dizaines d’ingénieurs intéressés pour nous rejoindre.
Il n’en a rien été.
Ou plus précisément, j’ai réalisé tout bêtement que si on attirait effectivement des ingénieurs, ils n’avaient pour la majorité pas nécessairement envie de nous rejoindre directement.
Leur envie est beaucoup plus simple : ils sont très biens dans leur métier, ils veulent simplement nous aider sur leur temps libre. Ou encore plus prosaïquement, beaucoup d’entre eux se satisfont de nous regarder de loin construire notre projet ambitieux.
En d’autres termes, j’ai pris une leçon d’humilité.
Les gens ne m’ont pas attendu pour s’épanouir dans leur travail. Et nous ne sommes pas les seuls à proposer des missions passionnantes techniquement et follement ambitieuses.
À l’inverse, je pensais qu’on devrait suer sang et eau pour aller chercher des financements pour payer notre première équipe d’ingénieur.
Il n’en a rien été.
J’ai créé un compte sur le site de la BPI (la Banque Publique d’Investissements) en 2 minutes, ce qui m’a valu de partager une visioconférence de 30 minutes avec un de leurs conseillers. Et 6 semaines plus tard, la BPI nous confie 63 000 € pour financer le recrutement de ce premier ingénieur (entre autres).
Ça n’a pas été sans sacrifices : Hans et moi devons à nouveau mettre la main à la poche, à hauteur de 25 000 € supplémentaires (heureusement que nous avions mis de côté).
Mais le processus tout entier nous a simplement demandé 2 jours de travail, pas plus.
Autrement dit :
nous avons validé facilement ce que nous pensions difficile à valider,
et nous avons pris des revers sur ce qui nous semblait évident.
Mais qu’à cela ne tienne, le mois d’octobre n’est pas terminé.
Et il nous reste encore quelques atouts à poser sur la table.
Une annonce de recrutement que nous allons pousser autant que nécessaire
Avec Hans, nous avons rédigé une annonce de recrutement sur LinkedIn.
Nous l’avons soignée, pour qu’elle puisse décrire aussi précisément que possible l’ingénieur(e) système qu’on cherche à engager.
Vous pouvez la retrouver ici.
Mais par souci de transparence envers ceux parmi vous qui n’auraient pas de compte LinkedIn, voilà ce que nous y avons écrit :
“Nous cherchons notre premier (ou notre première) Ingénieur(e) Système pour concevoir ensemble le groupe motopropulseur de notre moto électrique et finaliser le prototype industriel du tout premier modèle de moto électrique de Ambre.
Nous fonctionnons en 3 pôles :
Un pôle GMP (“Groupe MotoPropulseur”),
Un pôle Partie Cycle,
Et un pôle Fabrication.
Votre rôle consistera à prendre la responsabilité du pôle GMP. Au-delà de votre rôle d’Ingénieur(e), vous serez donc amené à structurer ce pôle, et à recruter les futurs membres de l’équipe.
L’objectif : produire la moto électrique la plus écologique du marché d’ici à la fin de l’année 2023. Ambitieux, mais réaliste.
Responsabilités
Nous avons déjà conçu le groupe motopropulseur pour notre POC.
Votre mission consistera à améliorer ce groupe motopropulseur — autant au niveau de ses caractéristiques techniques que de son impact environnemental — afin d’atteindre les objectifs de performances et d’autonomie que nous nous sommes fixées.
Concrètement, vous serez en charge de :
Toute l’électronique de puissance du GMP (les modules de batteries sont mis en parallèle donc il y a un gros sujet),
Tout le contrôle du GMP (il y a un calculateur central qui dialogue avec tous les composants du GMP qui a été codé en Arduino pour le moment),
Et évidemment toute l’architecture du GMP.
Vous serez également responsable des tests de notre POC : ce sera à vous de valider (ou d’invalider) l’utilisation de certains composants, et de remettre en question le cahier des charges actuel (toujours dans l’objectif d’améliorer les performances et de diminuer l’impact environnemental de la moto sur sa durée de vie).
Cela se traduit par :
Des tests sur banc et sur circuit que vous piloterez,
Des recherches d’alternatives sur certains composants,
Et des discussions avec nos partenaires pour améliorer l’existant (nous avons déjà validé nos partenariats batterie et moteur).
Qualifications et expérience
Vous avez un diplôme d'Ingénieur(e) système, électronique/automatique ou génie électrique.
Vous disposez d’une expérience sérieuse dans la mobilité électrique, ce qui vous permet d'identifier les impasses à éviter et les opportunités à saisir.
Vous possédez une forte culture générale autour du sujet de la mobilité électrique, ce qui sera nécessaire pour vous épanouir chez Ambre. Pour faire mieux que les autres constructeurs, on doit d’abord connaître ce qu’il font avec précision.
Vous vous sentez capable d’expliquer vos choix avec pédagogie et précision à une communauté de centaines de passionnés et à +250 000 lecteurs. Un intérêt pour l’écriture et la rédaction d’articles (tutoriels, articles de blog, …) est un énorme plus. J’insiste : un énorme plus.
Vous savez accepter les retours de notre communauté, afin de les prendre en compte au quotidien dans la conception du groupe motopropulseur. Autrement dit, vous acceptez de changer d'avis et d'écouter les autres (c'est étonnamment rare).
Qui sommes-nous ?
Ambre a l’ambition de concevoir la moto électrique la plus respectueuse de l’environnement du marché, tout en offrant des performances égales à la concurrence et un prix très compétitif. C’est ambitieux mais notre POC montre que c’est possible.
Notre futur(e) Ingénieur(e) Système doit être parfaitement s’accorder avec cet objectif, car nous ne dériverons pas d’un cheveux.
Nous sommes une entreprise labellisée DeepTech par BPI France : notre orientation est définitivement technologique, mais une technologie responsable. L’entreprise toute entière s’est d’ailleurs engagée dans ses statuts à respecter des objectifs environnementaux ambitieux : votre travail au quotidien et votre savoir-être doit prendre en compte ces objectifs.
Au-delà d’être un constructeur, Ambre est aussi un média.
Notre média construire-sa-moto-electrique.org a accueilli plus de 250 000 visiteurs depuis ses débuts. Toutes nos avancées sont publiées en open-source sur ce média, pour permettre à chacun de reproduire ce que nous avons déjà fait, ou de découvrir les rouages d’un constructeur moto.
Nous sommes aussi à l’initiative d’une association (Le Club des Pionniers).
Tous les membres de cette association (plusieurs centaines de motards) participent bénévolement à la conception de la moto électrique dont vous serez responsable. L’objectif étant de mettre en place un système de co-conception le plus juste possible.
On aimerait beaucoup vous voir écrire sur construire-sa-moto-electrique.org.
Mais il sera surtout indispensable de bien collaborer avec cette association de motards : ce sont eux les utilisateurs finaux, donc eux que nous devrons écouter et convaincre.
Candidatures et déroulement des entretiens
Pour candidater, envoyez-nous un e-mail à julien@construire-sa-moto-electrique.org. Ensuite, les entretiens se dérouleront en 3 temps :
Un entretien avec Julien Vaïssette, co-fondateur et Responsable du Produit,
Un cas pratique,
Et un entretien avec Hans Bousquet-Lafond, co-fondateur et Responsable de la Croissance
Les entretiens se feront soit sur Toulouse (si vous êtes dans le coin), soit sur Google Meet.”
Maintenant que cette annonce est publiée, la marche à suivre est très simple.
Nous allons la pousser haut et fort en mettant en branle tout notre réseau, pour trouver la perle rare qui nous rejoindra.
Et ça commence dès aujourd’hui, avec vous.
Le Club des Pionniers est notre première botte secrète
Peut-être que parmi vous, certains se reconnaissent dans cette annonce et brûlent de nous rejoindre.
Si c’est votre cas, vous êtes bienvenus : candidatez !
Mais peut-être aussi que parmi vous, certains connaissent des personnes qui auraient à la fois le profil espéré et l’envie de relever ce défi. Si c’est votre cas, je compte sur vous pour les contacter et les convaincre en leur partageant l’annonce.
En somme, comme une rengaine que nous connaissons bien, le Club des Pionniers sera peut-être un catalyseur sublime pour nous amener vers des destinations inespérées.
C’est grâce à l’un d’entre vous que Mahle nous a vendu un moteur électrique qu’ils ne nous auraient jamais vendu sinon. Et plus globalement, c’est grâce à votre nombre grandissant que nous avons convaincu tous nos partenaires de nous accompagner.
Alors une fois de plus, la réponse se trouve sûrement dans la force du collectif.
Il y a quelques semaines, j’ai commencé à douter de notre capacité à recruter un ingénieur qui viendrait nous aider. Aujourd’hui, je suis gonflé d’espoir. Car le Club des Pionniers a toujours été notre baguette magique.
Il n’y a aucune raison qu’une fois de plus, il ne le soit pas.
Bon dimanche,
Julien
P.S. : Comme notre promesse est de vous partager les entrailles d’un bureau d’étude de constructeur de motos électriques, nous vous tiendrons au courant de toutes nos avancées sur ce sujet capital. Ça va de soi !
Hello Julien et Hans,
Avez-vous pensé à créer un onglet dans le menu du site "On recrute !" ?
En créant une page sous cet onglet, l'offre d'emploi pourrait être trouvé grâce aux moteurs de recherches.
De plus, nous pourrions partager un lien vers le site pour en parler autour de nous ce qui indirectement pourrait amener des gens à s'intéresser à notre projet.
Bravo, le travail amont me semble pro et pertinent, espérons recruter la perle rare, mais en plus du salaire est-il prévu une participation pour ce futur ingénieur ? - ça peut aussi motiver dans le cadre d'une entreprise en devenir...