Temps de lecture : 13 minutes.
Ce rapport hebdomadaire est destiné aux 207 pionniers.
Salut à tous,
Depuis 12 mois, je rencontre presque 1 constructeur de véhicules électriques intermédiaires par semaine.
Si je fais ça, c’est pour les raisons que j’ai développées dans la newsletter que vous avez reçue ce vendredi — et que je vous invite à lire si vous l’avez ratée :
En résumé, ce qui me pousse à nouer autant de relations que possible avec les fabricants français de véhicules électriques intermédiaires réside dans une enchaînement assez limpide :
L’industrie automobile va devoir nécessairement passer par une réduction du poids des véhicules qu’elle vend ;
Or la tendance actuelle laisse penser que les constructeurs historiques vont prendre tout leur temps pour répondre à cet impératif ;
Laissant alors la place libre à de nouveaux constructeurs, qui auront développé une offre de véhicules électriques intermédiaires.
Autrement dit, ces constructeurs sont le futur de l’industrie automobile.
Parmi eux, il est à peu près certain que certains finiront par intégrer le cercle très fermé des grands constructeurs, grâce au rôle qu’ils auront endossé dans la transition mobilitaire actuelle.
Dans ce rapport, j’aimerais m’attarder sur ces nouveaux constructeurs.
Et j’aimerais poser la première pierre d’un projet que j’ai en tête depuis quelque temps : créer une base de données des constructeurs de véhicules intermédiaires (motos, scooters, 3-roues et 4-roues), pour pouvoir les suivre et observer les grandes tendances de cette industrie.
L’objectif est de construire un rapport annuel de la mobilité intermédiaire.
Car si de nombreuses initiatives ont éclos sur ce marché, je n’en connais aucune qui a fait cet effort de centralisation de toutes les données, afin de comprendre le sens du vent. Or une approche purement statistique du marché permettrait de répondre à de nombreuses questions que nous sommes nombreux à nous poser.
Au hasard :
Quel est le segment qui est le plus dynamique ?
Est-ce qu’il y a une corrélation systématique entre le poids et l’autonomie dans tous les segments des véhicules intermédiaires ?
Et quel est le prix moyen de ces véhicules ?
En revanche, je me suis fixé un cadre d’étude géographique Européen.
Car je ne vais pas vous faire un dessin : vous savez que le marché automobile est largement attaqué par des constructeurs chinois (et bientôt indiens ?), qui ont su capitaliser sur leurs outils industriels à bas coûts.
Inutile de leur faire une publicité dont ils n’ont pas besoin.
J’aimerais donc me concentrer sur les initiatives venant du continent européen, et satisfaisant par là même un impératif de souveraineté industrielle de notre vieille alliance géographique.
Maintenant que le cadre de l’étude est posé, voilà un premier florilège, composé uniquement des constructeurs de véhicules électriques intermédiaires avec qui j’ai échangé sur les derniers mois.
Ces constructeurs sont tous français, comme vous le constaterez.
Mais je vous avais prévenus : il s’agit bien une première pierre que je pose dans ce rapport hebdomadaire — qui sera suivie je l’espère d’autres pierres venant d’Italie, d’Angleterre, et de tout partout ailleurs en Europe.
Les constructeurs émergents français
Les véhicules intermédiaires sont divisés en 4 segments :
Les motos ;
Les scooters ;
Les 3-roues ;
Et les 4-roues.
Dans cette liste de mes relations plus ou moins amicales, je vais donc suivre cette progression, en partant des motos électrique et en finissant sur les 4-roues.
Commençons donc par ce segment qui m’est très cher, des motos électriques.
Et puisque je ne suis pas avare de sentimentalisme, je vous propose de commencer par 2 constructeurs amis, qui sont d’ailleurs présents dans le Club des Pionniers :
J’ai nommé Consian (porté par Guillaume) ;
et Medusa (porté par Thomas).
Tous les 2 sont à un stade plutôt précoce de leur aventure, puisque l’Aurora de Consian est encore en prévente, et la moto électrique de Medusa n’a pas encore été révélée.
Mais je tenais néanmoins à les intégrer à cette liste, pour leur rendre hommage.
Quant aux autres acteurs français, il y a Xubaka, qui s’était d’abord positionné sur les batteries sodium-ion, puis qui a totalement oblitéré cette belle innovation pour proposer une moto électrique équivalente 50 à 5 800 € :
Ensuite, il y a eu DAB Motors, qui a proposé une équivalente 125 extrêmement chère pour ses performances, mais qui a dernièrement signé un partenariat très intéressant avec Peugeot Motocycles :
Sur ce segment, le dernier arrivant est Motowatt, qui a fabriqué dans le plus grand secret une moto électrique équivalente 125 avec 2 moteurs-roues et une suspension avant de puriste :
Enfin, le plus gros constructeur français de motos électriques est Electric Motion, qui a mis sur le marché une belle gamme de motos électriques tout-terrain :
Sans transition, passons aux constructeurs français de scooters électriques.
D’après mes décomptes, il n’y en a que 2.
Et je connais très bien les 2, puisque j’ai travaillé avec l’un (Mob-ion), et visité l’atelier de l’autre (Pink Mobility). Sans oublier qu’Henri, en charge des développements techniques chez Pink Mobility est aussi membre du Club des Pionniers.
Ces 2 constructeurs sont très différents, et déploient une vision très personnelle de l’industrie des scooters électriques.
Mob-ion, par exemple, a décidé de se positionner comme le seul constructeur de scooters électriques qui fabrique “entièrement” (on s’entend) ses scooters en France. Ce qui leur vaut de développer des concepts tels que la pérennité programmée, dont ils font l’éloge constante.
Quant à Pink Mobility, c’est une approche plus pragmatique, qui consiste à collaborer très étroitement avec des fabricants chinois de scooters électriques, en s’associant néanmoins avec des assembleurs européens de batteries. Ce qui leur permet d’allier des faibles coûts avec une maîtrise correcte de leur chaîne de traction.
Et c’en est tout des constructeurs français de scooters électriques.
Le segment suivant dans l’ordre d’apparition, est celui qui est aussi probablement le plus en rupture : je pense évidemment aux 3-roues électriques.
La France compte 2 constructeurs de ces véhicules électriques d’un nouveau genre.
Le premier, c’est EV4.
Aujourd’hui, EV4 fabrique des petits véhicules électriques de loisir (de type quad, kart et skate). Mais après s’être fait les dents sur ces petits véhicules, ils ont décidé de concevoir un 3-roues él-ectrique à destination du grand public.
Et avec les compétences qu’ils ont acquises sur les dernières années, il se pourrait que leur 3-roues électrique soit une belle réussite. Nous verrons bien ce qu’il en est, mais je sais d’ores et déjà j’ai aimé ce que j’ai pu voir en coulisses !
Quant au deuxième constructeur, celui-là est un mastodonte quasiment inconnu : CIXI.
Pourquoi un mastodonte ? Car ils sont 80 à travailler dans cette entreprise, qui a été fondée il y a 8 ans. 80 ! C’est 26 fois plus que nous.
Quand vous voyez une armée d’ingénieurs s’acharner sur un véhicule, vous pouvez donc vous attendre à un résultat assez marquant. Et ce qu’on en sait aujourd’hui est effectivement marquant : leur 3-roues est un bijou de technologies, de cinématique et de performances.
Ce qui m’a impressionné chez eux — et qui me fait penser qu’ils risquent de conquérir le public — c’est leur état d’esprit pragmatique. En 15 minutes de visio avec leur fondateur, j’ai été branché à leur équipe d’ingénierie pour discuter de technique.
Cette efficacité et cette ouverture me semble la clé de ce qui pourrait être leur succès. Car à la fin, ces 2 qualités montrent qu’ils ne cherchent qu’à construire le meilleur véhicule, au meilleur prix. Et qu’ils ne sont pas tombés amoureux de leur solution, sous prétexte qu’ils y ont travaillé dessus pendant 8 ans.
Voilà qui me semble une bonne leçon à tirer, pour d’autres.
Enfin, il y a le clou du spectacle.
C’est le segment mobilitaire le plus dynamique en ce moment dans la catégorie des véhicules intermédiaires. Oui — aussi étonnant que ça puisse paraître au premier abord, ce sont bien les 4-roues électriques qui ont le vent en poupe.
Grâce au succès magistral de la Citroën AMI, qui a montré qu’il y avait un marché crédible à cet endroit, de nombreux constructeurs de 4-roues électriques ont vu le jour. Et comme pour les autres segments, je les ai tous rencontrés.
Certains que nous espérons convaincre de travailler avec nous, certains avec qui notre collaboration est validée (ou quasiment), et certains avec qui nous avons admis en bonne intelligence que nous ne travaillerions pas ensemble.
D’abord, il y a Kilow.
Eux aussi, sont des mastodontes. Non pas qu’ils soient 80 à travailler sur leurs véhicules, mais car ils ont été créés par un équipementier automobile avec des moyens conséquents (le groupe Savoy).
Et en plus d’être solidement armés, ils ont su attirer les regard. Car leur premier quadricycle électrique (la Bagnole) a beaucoup fait parler de lui, dans de nombreux médias.
Il est très probable que vous ayez vu passer sa silhouette quelque part.
Ce véhicule est un véritable véhicule de designer. Et il est proposé à moins de 10 000 € en prévente, avec des livraisons prévues pour bientôt d’après ce que les fondateurs m’ont partagé. Ce petit véhicule a donc toutes les chances de très bien fonctionner en 2024.
Un autre futur grand qui m’a beaucoup impressionné s’appelle Kate.
Mais à l’inverse de Kilow, ce constructeur a été beaucoup plus confidentiel. Et si je vous en parle, c’est car 2 arguments me font penser qu’il va falloir compter sur Kate.
D’abord, l’équipe fondatrice, qui est probablement la plus complémentaire que j’aie vu sur le marché. Composée à la fois d’une très (très) solide expérience dans l’automobile et dans l’entrepreneuriat, cette équipe fondatrice est une machine de conquête.
Ensuite, il y a la “coalition Microcars” qu’ils ont menée. Ils ont réussi à convaincre des constructeurs de quadricycles en Europe de s’allier pour trouver des synergies dans les approvisionnements en composants critiques comme les batteries ou les moteurs.
C’est un facteur de maturité très marquant dans ce domaine, où on est plus habitués à voir les constructeurs tirer la couverture. Et forcément, vous imaginez bien que nous, ça me parle beaucoup.
Enfin, le dernier constructeur qui aura su m’impressionner, c’est Avatar.
Ce constructeur, contrairement aux précédents, s’est beaucoup plus concentré sur une réinvention du facteur de forme des quadricycles. Ce qui lui vaut d’avoir opté pour une silhouette très aéronautique, où l’aérodynamique et le poids ont été optimisés pour limiter au maximum la consommation énergétique.
En contrepartie, cette décision implique une silhouette en esthétique avec ce que l’on connaît aujourd’hui. Mais j’aime l’idée d’avoir pris cette direction sans compromis, et d’avoir creusé obstinément dans cette voie. Et je crois que c’est de ce bouillonnement créatif et de cette exigence conceptuelle qu’émergera la prochaine génération de véhicules intermédiaires.
Aussi, il y a Eon Motors, qui a produit une petite voiture électrique assez impressionnante en termes de finitions. On la croirait issue d’une gamme de véhicules d’un grand constructeur.
Je n’oublie évidemment pas Midipile, un quadricycle hybridant la puissance électrique d’un moteur électrique avec la puissance musculaire des plus sportifs d’entre nous :
Dans le même style, il y a la Tiny, qui semble être un savant mélange entre le quadricycle aux lignes scandinaves de Midipile et une Renault Twizy :
Et enfin, comment ne pas parler de Gazelle, dont le principe de micro-usines a fait le tour des médias (malgré une difficulté opérationnelle qui en a fait déchanter plus d’un) :
Vous le voyez, cette catégorie est beaucoup plus fournie que les précédentes.
Et encore, je n’ai fait le choix de n’intégrer que les constructeurs émergents qui affichent un certain niveau de maturité. Mais il y en a bien d’autres, avec du potentiel. D’ailleurs, pour tous les connaître, le site de l’Extreme Défi de l’ADEME vous sera utile.
Ce n’était que la première pierre
Dans ce florilège, je ne vous ai présenté que 17 constructeurs.
Si j’ai décidé de m’attarder sur ces 17, c’est car ils sont ceux que je connais le mieux. Mais en Europe, certains analystes ont compté la création de 130 nouveaux constructeurs.
Il manque donc de nombreuses lignes à cette liste que j’ai entamée avec vous.
Or si je veux produire ce rapport annuel de l’état d’avancement des acteurs de la mobilité intermédiaire en Europe, je vais devoir compter tous ces acteurs. Ce que je compte faire, dans les prochaines semaines.
Mais je sais que parmi vous, nombreux sont ceux qui ont une connaissance encyclopédique de l’industrie mobilitaire en Europe. Alors je me suis dit que plutôt que de faire cette liste dans mon coin, je ferais bien de faire appel à vous.
J’ai donc créé un tableur, accessible à vous tous.
Dans ce tableur (vous connaissez mon amour pour cet outil), j’ai pré-rempli les 17 premières lignes, que je viens d’esquisser dans ce rapport hebdomadaire. Et j’ai renseigné les données que j’aimerais avoir, pour étudier finement l’état de cette industrie.
À partir d’aujourd’hui, vous avez tous accès à ce tableur.
Vous pouvez tous le remplir, ajouter des lignes, des colonnes, des données, voire corriger des erreurs potentielles. Pour ça, il vous suffit de cliquer ici. Et je n’ai aucun doute, nous saurons ensemble débusquer tous les constructeurs, même les plus confidentiels :
(Si vous avez un quelconque problème pour remplir ce tableur, partagez-moi vos trouvailles en commentaires de ce rapport !)
Très bon dimanche,
Julien
Hello Julien,
J'ai soumis ton article à ChatGPT et lui ai demandé " Est ce que tu peux me dire s'il y a d'autres constructeurs européens dans ces mêmes catégories de véhicules électriques intermédiaires, y compris les motos, les scooters, les 3-roues et les 4-roues ? ", voici ce qu'il m'a répondu :
À partir des informations dont je dispose, voici une liste de quelques constructeurs européens dans les catégories de véhicules électriques intermédiaires :
Energica Motor Company S.p.A. (Italie) - Fabricant de motos électriques de haute performance.
Silence Urban Ecomobility S.L. (Espagne) - Producteur de scooters électriques urbains.
Niu Technologies (Chine / Allemagne) - Fabricant de scooters électriques basé en Chine avec une forte présence en Europe, notamment en Allemagne.
Piaggio Group (Italie) - Fabricant de scooters, de motos et de trois-roues électriques.
Quadro Vehicles SA (Suisse) - Fabricant de trois-roues électriques.
Volta Motorbikes (Pays-Bas) - Fabricant de motos électriques pour la mobilité urbaine.
Veuillez noter que cette liste n'est pas exhaustive et qu'il existe probablement d'autres fabricants européens dans ces catégories.
Salut julien,
J'ai ajouté dans le tableur la Evetta de chez Electricbrands.
Cette marque propose aussi le Xbus que j'ai déjà évoqué, qui fait partie de la catégorie L7 b2 ce qui lui autorise:
-Un poids à vide sans batterie inferieur à 500kg avec une puissance de 15kW nominale qui monte à 56kW en pic.
-Un poids total en charge qui atteint 1600kg.
-Une capacité de batterie qui va de 15 à 45kWh.
Ca commence à faire un beau bébé!
Est-il a intégrer dans la base?