Temps de lecture : 9 minutes.
Ce rapport hebdomadaire est destiné aux 200 pionniers.
Salut à tous,
En démarrant ma vie professionnelle il y a plus de 5 ans, j’ai eu une crise existentielle.
Pourtant, je n’avais en apparence aucune raison de m’apitoyer sur mon sort.
Je venais d’aménager dans une région qui fait rêver à peu près la moitié des français (je parle du Pays Basque, pas de Toulouse, rassurez-vous) ;
Je sortais d’école d’ingénieur ;
Et mon avenir semblait tout tracé.
Mais plutôt que de me réjouir de ce prometteur début de carrière, je me suis senti assailli par un vertige existentiel. Je pressentais que je n’étais pas à ma place, et que pour la préservation de ma santé mentale, je devais absolument couper court.
C’est alors que je suis revenu à Toulouse pour reprendre mes études avec un doctorat.
Et c’est à ce moment-là que je me suis joyeusement plongé dans le projet que vous suivez maintenant depuis plusieurs années.
Mon retour à Toulouse a été un renouveau inespéré.
Car il m’a donné l’occasion de comprendre que pour atteindre mon rêve de construire des véhicules électriques, je devais travailler. Beaucoup travailler. Je devais poser patiemment chaque pierre de la cathédrale majestueuse que je souhaitais bâtir.
Après quelques mois de réadaptation à la vie toulousaine (et à la vie de doctorant, aussi) j’ai donc entamé ce travail. Et la meilleure manière que j’ai trouvée pour motiver ce travail, ça a été d’écrire des newsletters.
Un nombre incalculable de d’e-mails, envoyés jour après jour et semaine après semaine.
Un nombre si incalculable que ces newsletters ont vu leur format évoluer en même temps que notre aventure. Et il se pourrait que cette aventure soit arrivée à un nouveau tournant, entrainant avec elle une nouvelle évolution de ces newsletters.
4 ans de newsletters
Depuis janvier 2020, j’écris des newsletters.
J’ai commencé par des newsletters quotidiennes, qui m’ont poussé à étudier tous les sujets de mobilité que je découvrais.
Car je le savais bien à l’époque, j’étais un grand débutant dans le domaine. Il me fallait trouver un moyen de me forcer à travailler quotidiennement sur ce sujet, afin de me muscler véritablement sans tomber dans la paresse intellectuelle de ceux qui découvrent un sujet en surface et qui pensent le maîtriser.
Pour ça, les newsletters quotidiennes ont été un tremplin extraordinaire.
D’autant qu’elles ont duré exactement 1 an.
1 an extrêmement dense pendant lequel je me suis frotté à tous les sujets de la mobilité électrique pour gratifier ceux qui s’étaient abonnés d’un contenu que je voulais aussi intéressant que possible.
D’ailleurs, il reste parmi vous quelques rescapés de cette période, où je n’étais encore qu’un bambin naïf. Souvenez-vous : mon objectif était alors de donner des leçons d’écologie à Elon Musk. Voilà qui était bien cavalier de ma part.
Mais le temps a vite poli mon impertinence.
Car 4 ans plus tard, j’ai bien compris qu’Elon Musk n’était pas exactement dans mon cercle d’influence.
J’ai appris à la dure qu’il ne suffisait pas d’avoir de l’ambition. Le seul enjeu est en réalité de s’acharner au travail pendant des années (des décennies ?) pour réaliser cette ambition.
Quoi qu’il en soit, la newsletter quotidienne a duré 1 an.
1 année après laquelle j’étais sur les rotules. Il y avait de quoi. Pourtant, ma motivation n’avait pas flanché : j’en avais appris suffisamment pour lancer la conception de mon premier véhicule électrique, une moto électrique, dès 2021.
C’est donc ce que j’ai fait, exactement un an après avoir fait mes premiers pas.
Et puisque le soutien populaire s’était fait ressentir tout au long de mon année de newsletters quotidiennes, j’ai proposé à ceux qui croyaient réellement dans mon projet de m’aider à financer mon prototype de moto électrique.
C’est à ce moment que j’ai créé le Club des Pionniers, en m’appuyant sur ce que je savais faire :
écrire des newsletters (hebdomadaires cette fois),
et demander une modeste aide financière aux plus engagés pour m’accompagner dans cette aventure.
La suite de l’histoire, vous la connaissez.
Nous avons tous ensemble conçu le prototype de moto électrique qui a fait récemment ses premiers tours de roue.
Nous y avons passé des semaines et des semaines. Nous avons analysé les différentes motos qui pouvaient servir de base à notre prototype, nous avons étudié toutes les solutions de batteries et de moteurs à notre disposition, et nous avons choisi ensemble toutes les caractéristiques critiques de notre prototype.
Nous n’avons vraiment pas chômé.
Et semaine après semaine, j’ai rédigé des rapports hebdomadaires où je vous décrivais le travail qui avait été fait, et où je vous invitais à m’aider à opter pour la meilleure solution.
Si bien qu’après 3 ans d’existence du Club des Pionniers, nous avons conçu ce que je considère comme le meilleur groupe motopropulseur du marché. Si bien que ce groupe motopropulseur est plébiscité par nos collègues constructeurs, tant il est bon.
En tout, j’ai donc passé les 4 dernières années de ma vie à rédiger des newsletters.
En 4 ans de travail quotidien, j’ai écrit l’équivalent de la série du Seigneur des Anneaux. Ce que j’ai adoré faire — la gourmandise littéraire dont vous m’avez vu coupable ne peut que vous démontrer que j’ai chéri ces 4 ans d’écriture.
Mais il y a quelques semaines, j’ai constaté qu’un palier avait été atteint : l’objectif initial du Club des Pionniers, celui de concevoir un premier prototype de moto électrique, a été atteint. Justifiant peut-être le passage à un nouveau tome.
L’objectif a été atteint
Vous l’aurez compris, les 4 dernières années de newsletters ont été constituées de 2 formats qui ont chacun de leur côté été motivés par des enjeux précis :
Les newsletters quotidiennes étaient une plongée dans la mobilité électrique ;
Et les rapports hebdomadaire du Club des Pionniers étaient un récit de la conception de ma moto électrique.
Étant motivés par des objectifs précis, chaque format a nécessairement sa propre date de péremption : le moment où l’objectif a été rempli.
Ça a été le cas de la newsletter gratuite, qui s’est arrêtée au moment où j’ai compris que je me sentais prêt à croquer les flancs de l’industrie endormie des motos électriques.
Et aujourd’hui, je me demande si ce n’est pas également le cas des rapports hebdomadaires du Club des Pionniers.
Car si l’on en revient à la source du Club des Pionniers, sa naissance a été dictée par le besoin de financer et de concevoir un prototype de moto électrique qui serait capable de bouleverser le marché.
Et en ça, nous sommes arrivés à notre but.
Le prototype qui siège dans notre atelier est équipé du meilleur groupe motopropulseur de sa catégorie. Vraiment, ça ne fait aucun doute. Il écrase sa concurrence outrageusement.
Et je suis à peu près certain que s’il n’y avait pas eu les rapports hebdomadaires du Club des Pionniers, ce prototype n’aurait pas une si belle allure.
Mais maintenant que ce prototype existe, la question de l’existence du Club des Pionniers se pose.
Car le Club des Pionniers a atteint l’objectif que nous lui avions collectivement fixé. Il a fonctionné à merveille, réussissant à nous aider à financer les charges fixes de notre entreprise, tout en nous accompagnant dans la conception de son groupe motopropulseur.
Il nous a permis de rencontrer des gens passionnés, d’être mis en relation avec des partenaires critiques de notre entreprises, de positionner les caractéristiques de notre groupe motopropulseur à un point optimal inégalé.
Le Club des Pionniers est donc une superbe réussite.
Mais quelle est suite devons-nous lui donner ?
Le prochain tome
Le rapport hebdomadaire que vous êtes en train de lire est la matérialisation d’une pensée qui a fait son chemin depuis quelques semaines.
Une pensée que j’ai gardée pour moi, afin de mieux en comprendre les contours.
Mais une pensée qu’aujourd’hui, j’ai voulu partager avec vous.
Car après tant d’années à écrire ces rapports hebdomadaire, et après tant d’années au sein du Club des Pionniers, je crois que nous sommes arrivés à la fin d’un cycle.
Nous avons atteint collectivement notre objectif. Et pour ouvrir un nouveau tome, un nouvel objectif doit être trouvé. Un objectif qui nous guidera collectivement sur les 3 prochaines années. Sans quoi, je crains que les rapports hebdomadaires du Club des Pionniers passionneront de moins en moins, et seront lus en diagonale par des Pionniers de moins en moins engagés.
Voilà donc où j’en suis de ma réflexion.
Et forcément, j’ai envie de connaître vos sentiments sur cette pensée.
Vous êtes depuis 3 ans le poumon de mon projet, et vous n’avez jamais failli à m’aider à emprunter les bonnes directions. J’attends donc vos réactions : est-ce qu’il vous apparaît nécessaire de clore le chapitre actuel, avant d’en démarrer un nouveau ?
Je vous souhaite un très bon dimanche !
Julien
Bonjour Julien,
Je comprends parfaitement l’évolution nécessaire d’ambre et du club. Mais je souhaite continuer de soutenir et m’associer à Ambre 2.
As tu pensé à convertir tes pionniers en actionnaires? Et que nos contributions continuent de servir la cause et les valeurs que tu/vous avez développé ces dernières années.
Il y a plus possibilité de montage financier pour y arriver tel que le capital variable…
Je souhaiterais continuer l’aventure et vous les pionniers?
Hello Julien, tu commences la News letter par un sentiment de vertige après avoir atteint un objectif, et là tu en as atteint 2 de suite ! Donc double vertige 😵💫. Pour la suite, je te fais confiance pour continuer à pousser le bouchon !