La fin d'une expérimentation excitante
Et l'heure de la dernière Assemblée Générale de l'association
Temps de lecture : 14 minutes.
Ce rapport hebdomadaire est destiné aux 213 pionniers.
Salut à tous,
Ce rapport hebdomadaire aura une saveur particulière.
Car dans ce rapport hebdomadaire, nous n’allons pas parler de technique, ni de mobilité électrique. Nous allons parler d’une expérience que nous avons menée sur les 17 mois qui viennent de s’écouler.
Je parle de l’expérience que nous avons tentée de transformer le Club des Pionniers en une association.
Et si je souhaite traiter de cette expérience aujourd’hui, c’est parce que le 28 février 2024 à 18h, nous organisons une Assemblée Générale Extraordinaire.
Au cours de cette Assemblée Générale Extraordinaire, nous allons traiter d’un sujet qui fait honneur à son qualificatif épithète “extraordinaire” : nous allons voter la dissolution de l’association du Club des Pionniers.
Pour y participer, l’inscription se fait par ici :
(Et puisqu’une telle assemblée générale l’exige, voilà une convocation en bonne et due forme, où vous pourrez retrouver l’ordre du jour de cet événement.)
3 ans (!) après la naissance du Club des Pionniers, cette communauté que j’ai créé avec votre aide connaît donc un nouveau virage.
Je dis bien que c’est un nouveau virage — et pas une fin.
Car si nous nous apprêtons à voter la dissolution de l’association, le Club des Pionniers lui-même continuera à vivre :
Je continuerai à vous écrire tous les dimanches matins ;
Vous continuerez à avoir accès à mes outils de travail ;
Et je continuerai à organiser des événements pour nous retrouver, autant que possible.
Le Club se sera simplement déchargés de sa forme associative.
À la veille de conclure cette expérience, je crois qu’une rétrospective s’impose.
Une rétrospective de l’année et demi qui s’est écoulée, pendant laquelle nous avons tenté de mettre en place une relation innovante entre une entreprise (Ambre) et une communauté (le Club des Pionniers).
Avec des succès marquants — mais avec également un constat net : nous n’avons pas réussi à atteindre l’objectif que nous nous étions fixé. Un échec qui, après 17 mois d’expérimentation, nous aura convaincus de faire place nette.
Des inspirations iconiques
La naissance du Club des Pionniers date de février 2021. Il y a précisément 3 ans, quasiment jour pour jour.
Au moment de sa création, notre objectif avec
était assez clair : nous cherchions un moyen de rassembler les membres les plus investis de notre communauté, pour suivre de plus près la conception de notre premier prototype de véhicule électrique.À ses début, le Club des Pionniers n’était donc pas une association.
Il était une communauté informelle, composée d’une cinquantaine de personnes à ses débuts. Une communauté dynamique, qui a rapidement atteint plus de 180 personnes.
En somme, nous étions extrêmement satisfaits de la direction que prenait le Club des Pionniers.
D’autant que la conception de notre premier prototype de véhicule électrique (celui-ci) allait bon train, et nous nous assurions tous ensemble de sa bonne pertinence.
Mais nous n’étions pas pleinement satisfaits.
Ou plus précisément, je ne l’étais pas.
Je pensais que nous pouvions aller plus loin. Je pensais qu’avec la croissance du Club des Pionniers, nous devions structurer plus solidement la relation que nous avions développée avec les membres de ce Club.
J’en ai donc parlé à Hans, et je lui ai suggéré une idée :
Pourquoi ne pas créer une association qui structurerait le Club des Pionniers, lui donnerait une existence légale, et permettrait de justifier d’une relation officielle avec Ambre ?
Assez rapidement, Hans a été convaincu par cette idée.
Bien que demandant beaucoup de travail de préparation (dont il s’est entièrement occupé avec un copain juriste), cette orientation lui semblait à lui aussi pointer dans une direction très séduisante.
Nous nous sommes alors attablés, et nous avons cherché les contours que nous devions instaurer à cette association. Nous avons cherché ce qui avait été fait auparavant, pour nous en inspirer.
Et nous avons trouvé deux inspirations.
La première, c’est la brique de lait bleue de la marque “C’est Qui Le Patron ?!”. Nous avons été séduit par son fonctionnement, car elle reposait sur la collaboration étroite entre une entreprise industrielle et une communauté de consommateurs.
(Et non contente de reposer sur cette collaboration, cette marque avait un succès fou. Elle avait réussi à rassembler 10 000 adhérents, et ses briques de laits étaient les briques les plus vendues en France.)Quant à l’autre inspiration, je vous en ai parlé ce vendredi dans la newsletter hebdomadaire. Je ne vais pas entrer plus en détails, puisque vous aurez tout le loisir de la lire.
Cette inspiration était la Mutuelle des Motards.
Plus proche de notre industrie, l’expérience réussie que représente la Mutuelle des Motards nous a convaincus qu’il était possible de faire reposer une réussite sur la participation massive d’usagers mécontents de l’offre actuelle.
Sur la base de ces deux inspirations, nous vous avons donc proposé de faire évoluer le Club des Pionniers, vers une version structurée.
Notre proposition était la suivante :
Le Club des Pionniers devenait une association loi 1901 ;
Avec un bureau composé d’un Président et d’un Vice-Présidents, élus par l’ensemble des membres du Club des Pionniers ;
Dont l’objectif était de siéger au Conseil d’Administration d’Ambre, grâce à un don au Club des Pionniers d’1% des parts sociales d’Ambre.
En septembre 2022, nous vous avons donc proposé cette évolution.
Une évolution qui a séduit plus de 150 membres du Club des Pionniers. Et nous avons organisé la première Assemblée Générale pour élire les membres du bureau.
Dans la foulée, nous avons pu commencer cette expérience excitante, dans laquelle nous croyions dur comme fer. Mais 17 mois plus tard, malgré notre espoir initial, nous devons faire face à un constat d’échec.
L’objectif initial : créer un mouvement
Dans l’e-mail qu’Hans vous a adressé au lancement de l’association, il a défini très clairement notre objectif : transformer le Club des Pionniers en un mouvement.
Un mouvement populaire suffisamment massif pour donner une voix au Club.
Je vous laisse d’ailleurs relire ce le passage en question — car je ne saurais pas le dire mieux, et ce passage est toujours aussi juste, à la virgule près :
On est très fiers d’avoir rassemblé ces 200 Pionniers.
Et on ne vous remerciera jamais assez pour la confiance que vous accordez à ce projet depuis ses débuts.
Mais force est de constater qu’il y a encore un fossé qui nous sépare (…) de “C’est Qui Le Patron ?!”. Nous sommes encore une association de passionnés, alors qu’ils sont devenus de véritables mouvements rassemblant des milliers de personnes.
Mais si nous voulons (nous aussi) changer notre industrie, nous allons devoir (nous aussi) transformer peu à peu cette association en véritable mouvement de passionnés.
Quand vous lisez ce passage, vous devriez vous rappeler de l’aventure des membres de la Fédération Française de Motards en Colère, en quête des 40 000 souscripteurs nécessaires pour créer la Mutuelle des Motards.
Mais quand vous lisez ce passage, vous devriez aussi en venir à la conclusion qui est la nôtre aujourd’hui : alors qu’après 17 mois la Mutuelle des Motards avait réussi à atteindre la moitié de son objectif, nous en sommes extrêmement loin.
Car si le Club des Pionniers a continué sa progression, il ne s’est pas transformé en mouvement.
Pour remplir cet objectif, nous aurions dû dépasser les 1 000 Pionniers depuis un petit bout de temps. Et pour maintenir la cadence, nous devions aujourd’hui nous approcher dangereusement des 5 000, voire des 10 000 membres.
Hélas, nous n’en sommes pas là.
Les explications existent par dizaines, et il y a des centaines de choses que nous aurions pu faire différemment. Mais finalement, ça importe peu — nous ne devons pas oublier que notre objectif n’a pas changé d’un micron, et réside toujours dans la participation à une mobilité plus vertueuse pour l’humain et l’environnement.
Chercher les explications de cet échec ne nous poussera pas plus loin dans notre quête. À l’inverse, chercher les explications de cet échec ne pourra que nous plonger dans le passé ou dans les regrets — et nous pouvons bien mieux utiliser notre temps !
Alors ici, je crois que nous devons être très pragmatiques.
Nous devons reconnaître que, de manière très manifeste, l’association du Club des Pionniers n’a pas rempli son objectif initial.
Et par là, nous devons accepter de mettre un terme à cette expérience — dans l’attente d’une prochaine.
Nous souhaitions en premier lieu nous inspirer de la Mutuelle des Motards, qui sont devenus des mouvements populaires de première importance. Nous n’avons pas réussi, c’est un fait.
En revanche, nous avons réussi sur d’autres secteurs.
Malgré l’échec de l’association, le Club des Pionniers est resté ce qui faisait sa sève avant cette expérimentation.
Il est resté une newsletter hebdomadaire dense, fournie, et sans équivalent en France.
Sur la plateforme qui héberge le Club des Pionniers, nous sommes même la meilleure newsletter française consacrée aux sujets de l’énergie et de l’environnement. Nous sommes tout simplement la plus grosse communauté active de France sur ces thématiques.
Ça, c’est un franc succès.
Et l’autre grand succès, encore plus évident, c’est votre engagement.
Si vous jetez un œil à toutes les autres newsletters, vous observerez qu’elles sont très rares à atteindre les mêmes taux d’engagement que nous.
Vous likez, vous commentez, vous partagez, bien au-delà de la moyenne. Ce qui veut dire qu’ensemble, nous avons réussi à fédérer une communauté extrêmement investie, qui participe très fortement à chacune de nos grandes décisions.
En somme, si l’association n’a pas fonctionné, le Club des Pionniers a quant à lui continué d’être une franche réussite.
Si bien qu’au stade qui est le nôtre, nous savons comment nous recentrer.
Une newsletter hebdomadaire & une communauté investie
Les rapports hebdomadaires que je vous envoie me demandent beaucoup de travail.
Au bas mot, je leur consacre toutes les semaines au moins 7 heures d’écriture. Et
, tapi dans une ombre qui lui sied parfaitement, s’attelle toutes les semaines la mise en place technique de ce rituel, qui lui demande environ 2 heures de temps.Autant dire que l’écriture des rapports hebdomadaire est un point central de nos semaines de travail. Je crois même pouvoir dire que je construis mes semaines autour des rapports hebdomadaires du dimanche.
Mais si je le fais, c’est parce que je fonctionne comme ça.
Mes pensées tournent en rond si je ne les pose pas à l’écrit. Je dois donc contraindre leur valse ondulante pour les aplanir sur une page blanche. Ce qui me permet d’identifier de manière plus évidente les décisions à prendre.
Et à ça, j’ajoute un mode de fonctionnement qui m’est très cher :
Non seulement l’écriture me permet d’observer le sens du vent ;
Mais partager mes pensées avec vous me permet de confirmer ou d’infirmer mes hypothèses.
De cette manière, j’intègre une boucle de rétroaction dans mon système.
Les automaticiens parmi vous y verront un système asservi en boucle fermée des plus élégants. Je leur répondrais alors qu’ils ont su lire en moi comme dans un livre ouvert. Et nous nous quitterions bons amis, satisfaits de notre private joke.
Je divague.
Je disais donc que le Club des Pionniers, tel qu’il a toujours été, est un outil construit sur-mesure pour répondre à mes besoins.
Et je dois reconnaître que si j’espérais qu’il devienne un mouvement d’envergure, je me contente largement de son fonctionnement actuel. Car il est bien huilé, s’étant optimisé au fil des 3 dernières années pour devenir ce qu’il est aujourd’hui :
Une newsletter hebdomadaire ;
Une communauté extrêmement engagée.
À ce stade, je dois donc me rendre à l’évidence.
Le Club des Pionniers fonctionne extrêmement bien ainsi. Et toute tentative de complexifier son mode de fonctionnement a été un échec par le passé. Il faut donc tirer les conclusions de ces échecs successifs, dès à présent.
L’avenir du Club des Pionniers est donc tout tracé.
Il va se recentrer sur son fonctionnement actuel, et se concentrer sur ce qu’il fait de mieux. Ce n’est que comme ça qu’il grandira, et qu’il continuera de porter ses fruits.
C’est pour cette raison qu’en introduction de ce rapport, je vous disais que rien n’allait changer.
Car le Club des Pionniers, une fois départi de sa forme associative, restera ce qu’il a été au cours des 3 dernières années. Il continuera d’être mon laboratoire de réflexions, mon carnet de notes d’expérimentations, et notre discussion à bâtons rompus.
La dernière “Assemblée Générale”
Comme à mon habitude, je vous donne la parole après cet exposé.
Je sais que cette évolution du Club des Pionniers peut ressembler à un virage — mais après la lecture de ces quelques lignes, j’espère que vous comprendrez pourquoi nous nous dirigeons vers une telle décision.
Néanmoins, c’est une décision que nous ne prendrons pas seuls. Nous la voterons avec les membres qui le souhaitent, lors d’une Assemblée Générale Extraordinaire organisée le mercredi 28 février, à partir de 18h.
Vous pouvez vous y inscrire en cliquant ici :
Et d’ici là, je vous encourage à me faire vos retours — tant en privé qu’en public.
Je suis soucieux de vous lire, et de comprendre votre vision du Club des Pionniers. Vous pouvez donc répondre directement par e-mail ou en commentaires de ce rapport hebdomadaire, pour me partager votre avis :
Et en attendant de vous lire, je vous souhaite un très bon dimanche !
Julien
Sage décision me semble-t-il, toute charge administrative superflue doit être évitée... Le Club des Pionniers peut continuer à être un espace d’échange sans être une association formelle ;)
Il manque un élément important pour toute AG : procurations et rappel du Quorum.
Merci !